Sylvain Fusco vit des travaux de menuiserie et d'ébénisterie, comme son père, jusqu'à ce qu'un drame passionnel le fît condamner à deux ans de prison. À sa sortie du pénitencier, il fut astreint à faire son service militaire dans les bataillons disciplinaires d'Algérie.
De retour à Lyon chez sa mère, il persista dans un comportement bizarre, oisif et silencieux, si bien qu'il fut interné à l'hôpital du Vinatier en 1930 dans le service du Dr Requet. Dès lors il cessa définitivement de parler.
C'est en 1935 qu'il a commencé à manifester une certaine activité artistique par les graffitis sur le mur de son dortoir. Refusant le matériel de peinture que le Dr Requet lui proposait, il se servait de feuilles d'arbre pour brosser un fond vert, sur lequel il grattait ou traçait un dessin par le moyen de morceaux de pierre qu'il trouvait dans le sol. Il représenta d'abord d'immenses sexes féminins de caractère matriciel, puis des personnages androgynes, mais pourvus de seins volumineux, qui firent bientôt place à de vraies femmes souvent dénudées.
Après une inexplicable interruption de six mois, il accepta en 1938 d'utiliser des feuilles et des pastels. Il se consacra alors à des effigies féminines avantageusement parées et décorées, ainsi qu'à des groupes de femmes d'une opulente nudité.