Lou Berthevas, diplômée des Beaux-Arts de Lyon en 2024, est actuellement résidente aux Ateliers Gamut.
Elle a récemment exposé au Prix international de peinture de Vitry. En 2024, elle a fait partie de l’équipe Coordination ainsi que des artistes exposant lors de l’exposition Swimming– Square Dance curatée par Katia Porro. Lauréate du prix Linossier en 2024, elle fait partie du programme Komm! accompagné par Emilie d’Ornano au centre d’art Kommet. Entre 2024 et 2025 elle à enseigné la peinture au Musée des Beaux-Arts de Roanne.
Elle est actuellement exposée à la Galerie Net Plus à Cesson-Sévigné jusqu’en novembre.
"Je développe une pratique picturale abordant des questionnements féministes en mêlant fiction et témoignages. J’observe les dynamiques et les attitudes du pouvoir afin d’en retirer des éléments qui feront sens dans les détails de mes compositions. Je réponds à l’omniprésence de la représentation de la femme-objet (dans la publicité, les musées, les films...) en tentant de rendre visible les violences liées aux discriminations de genre. C’est en travaillant étroitement avec les personnes qui m’entourent que je découvre des histoires auxquelles je peux m’identifier. Dans chacune de mes toiles, une histoire pleine d’expériences vécues y est racontée. Je cherche à dépeindre un moment de bascule, un bouleversement dans le parcours d’une vie. Je questionne le rapport artiste-modèle en intégrant ces femmes dans la réalisation, je mets en place des protocoles permettant d’accentuer les échanges et pouvant donner une autre temporalité à l’acte de peindre. Au travers de la représentation, je cherche à montrer l’omission, les non-dits, les secrets, comment tout cela nous impacte.
Mes peintures sont des narrations que je crée à partir d’un imaginaire venant de nombreuses sources mais qui trouvent leur origine dans des expériences personnelles. Elles puisent également dans les études littéraires féministes, le cinéma ou les réseaux sociaux qui donnent aux images une temporalité opposée à celle d’une peinture. Je porte un intérêt particulier à l’étude des violences faites aux femmes. J’observe les instruments de la violence; comment un cas particulier peut témoigner d’un phénomène? Mais aussi comment le phénomène peut noyer les histoires individuelles? Où se situe le point de bascule entre la banalité et l’acte de violence?
Après avoir pratiqué la danse pendant de nombreuses années, je continue de travailler avec des danseur.euses pour leurs capacités d’interprétation et l’efficacité des gestes qui racontent une histoire. Je montre la sincérité d’un regard, l’histoire d’un positionnement de main, la maladresse d’une pose. Le format de mes peintures et l’échelle 1 des représentations permettent de se tenir au plus près des modèles, de saisir dans la narration la perturbation. Pourquoi cet arrêt sur image? Qu’y a-t-il en hors champs? Qui est le témoin, la victime, le complice?"
Lou Bertheras, 2025