Lionel Sabatté FR, 1975

La galerie Henri Chartier a eu le plaisir d'accueillir la première exposition personnelle de Lionel Sabatté à Lyon. Diplômé des Beaux-arts de Paris en 2003, son œuvre connait depuis 2011 une véritable reconnaissance en France comme à l'étranger. Lauréat du prix Drawing now en 2017, ses dessins, dont vous découvrirez la dernière série « Figures d'été », se font l'éloge du presque rien : de filet d'hair en amas de poussières ramassés çà et là aux abords du métro, L. Sabatté compose d'un réel volatil. Une capture vile qui rappelle « l'élevage » que fit Duchamp sur son Grand verre, immortalisé par Man Ray, à ceci près que L. Sabatté dépasse le stade de l'informe. Dans une veine toute expressionniste s'esquissent des corps et des visages - fantômes du présent - et c'est précisément du fragile, qu'ils tirent une force particulière. Une possible métamorphose qui prend corps dans ses toiles de grands formats, où la matière s'épanche en nuées denses. L'espace est comme dilaté : tout à la fois fibreux, filamenteux, fluide ou charnel, il révèle un hors temps porté par des opalescences qui inévitablement font appel au sensible. L. Sabatté lui, parle d'hommage au vivant, mais c'est humblement qu'il sublime ce quelque-chose qui nous échappe.

 

Laetitia Blanchon, conférencière en histoire de l'art, juillet 2017

 

The Galerie Henri Chartier was pleased to present Lionel Sabatté's first solo exhibition in Lyon. Lionel Sabatté  graduated from the École des Beaux-Arts in Paris in 2003 and, since 2011, his work has received wide recognition in France and internationally. In 2017 Lionel Sabatté won the Prix Drwing now. His drawings - the latest series, «Figures d'été» is presented in the exhibition - are a paean to the almost nothing. From tangles of lost hair and handfuls of dust, picked up here and there around the Paris metro, Sabatté composes a volatile reality. It is a base haul, and it recalls Man Ray's Dust Breeding (Duchamp's Large Glass with Dust Motes), except that Lionel Sabatté takes it beyond the stage of formlessness. In totally Expressionist vein, figures begin to materialise - ghosts of the present - and from this very fragility they draw a peculiar strength. A possible metamorphosis that gains substance in his large canvases, where the matter opens out into dense clouds. The space seems to expand; it is at once fibrous, thread-like, fluid and fleshly, and it reveals a timelessness borne by an opalescence that inevitably appeals to the sensory. Lionel Sabatté speaks of paying homage to the living and, modestly, from base uses, he creates the sublime.

 

Laëtitia Blanchon, Lecturer in Art History, July 2017

Traduction Jeremy Harrison